Le conte et le rire

Les idées ci-dessous écrites
n’impliquent que leur auteur.

Le conte est porteur de tant de messages, visibles dès le premier regard ou cachés et qui ne demandent qu’à être éclaircis au fil de la vie !

Le rôle du conte est foncièrement social depuis sa naissance.
C’est par lui que l’humanité a cherché à expliquer le pourquoi des choses.
C’est aussi par lui que des puissants ont voulu maintenir les petits sous leur pouvoir.
C’est encore par le conte que les « petits » se sont joués des puissants, et on appris à leurs enfants, comment jouer de ruses et de courage pour manger à leur faim… Parfois au détriment des puissants, mais c’est de bonne guerre.

Ici, peut-être faut-il entendre le mot conte dans le sens plus général de « récit ».
Dans bien des foyers les récits des expériences des aînés ont aidé les plus jeunes à faire leurs premiers pas dans la vie. Certaines de ces expériences sont devenus des contes.

Un jour, un conteur m’a dit : « Je me demande si nous ne devons pas notre succès à notre capacité à faire rire. »
Voilà qui donne à réfléchir.

En cette période de crise, comme dans toutes celles qu’a connu l’humanité dans la spirale du temps, le public a besoin/envie de rire.

Certes le conte n’a pas pour unique vocation de faire rire. Toutefois il serait peut-être bien que le conteur, la conteuse (en général) se demande si son public n’a pas besoin de recevoir les messages avec une certaine dose de légèreté. Pour ça, il vaudrait mieux que le conteur les envoie avec légèreté.
Si on envoie un sac de plomb notre partenaire de jeu aura du mal à recevoir un sac de plumes !

Que peuvent faire le conte,les conteuses et conteurs à une époque où les problèmes se multiplient et durcissent la vie ?

Bien sûr, le conte doit rester lui-même.
Quant au conteur… Il doit rester lui-même également, ça ne fait pas l’ombre d’un doute. La richesse du conte réside également dans les diversités des univers des raconteurs et raconteuses.

Pourtant, une question pointe le bout de son nez : le conteur, avec sa sensibilité et son univers (qui sont uniques), ne devrait-il pas aussi entendre le besoin de rire de son public, tout en respectant l’essence du conte ?

Sans quoi, le risque serait que le conte perde son auditoire, lequel ne se tournerait plus que vers les « comiques » ou les « fantaisistes ».
Ne serait-ce pas un grand dommage pour le conte ?
L.C.